MACRON "Le Fourbe"
Le Monde diplo 01.2019
Dans l’allocution télévisée au cours de laquelle il a décrété un « état d’urgence économique et sociale », le 10 décembre 2018, M. Emmanuel Macron a déclaré : « Le salaire d’un travailleur au smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019. »
On avait rarement vu un président de la République, en pleine crise, sur une mesure-phare, mentir aussi effrontément.
En effet, aucun « coup de pouce » n’est donné au smic : au 1er janvier 2019, seule la loi est appliquée — ce qui est bien le moins —, soit une augmentation de 1,5 %, qui ne compensera pas l’inflation.
Les ministres chargés du service après-vente ont ramé, le lendemain du discours, pour expliquer, d’abord, que les 100 euros comprenaient en fait les 20 euros liés à la baisse des cotisations salariales opérée en 2018 (qui étaient donc un acquis) et 80 euros supplémentaires, obtenus par l’accélération de l’augmentation de la prime d’activité (dont l’étalement était prévu sur le quinquennat). Puis, ayant décidé un élargissement de cette prestation à plus de bénéficiaires, le gouvernement a finalement reconnu que seuls 55 % des smicards seraient concernés par la promesse, car ce sont l’ensemble des ressources et la composition du foyer qui déterminent le droit à la prime d’activité et son montant.
Autrement dit, si l’exécutif assure vouloir faire en sorte que « le travail paie », il nage en pleine contradiction : le travail ne paiera pas plus pour les smicards dépendant financièrement de leurs conjoints.
Ce dévoiement du mot « salaire » au sommet de l’État n’est pas fortuit. En privilégiant la prime par rapport au salaire, M. Macron rogne un peu plus les droits sociaux. La prime ne touche pas tous ceux à qui l’augmentation « salariale » était promise. Elle peut être réduite à tout moment et, à la différence d’un salaire, elle ne génère aucun droit (au chômage, à la retraite). En outre, elle n’a aucun effet d’entraînement sur l’ensemble des grilles salariales par le jeu des conventions collectives.
Jean-Michel Dumay
Journaliste
En confirmation détaillée de la tartufferie du bonhomme.
Par Gérard Filoche, né le 22 décembre 1945 à Rouen, syndicaliste et homme politique français.
Inspecteur du travail de profession, il a publié de nombreux ouvrages, notamment sur mai 68 et sur le droit du travail, et contribue à différents médias (L'Humanité, Mediapart, etc).
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